Récit d’aîné.es

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Vous rappelez-vous de ce matin de mars où tout a chaviré ?

C’était un vendredi 13, et le milieu communautaire s’imaginait réduire ses services pour quelques semaines. Mais le lundi suivant, soit le 16 mars, tout avait basculé : il nous fallait rester chez soi, et contacter tout notre monde pour lui annoncer de nouvelles mesures à définir. C’est ce qu’on appelle une tempête!

Présentes ce matin-là rue Garnier, nous rassemblons nos effectifs, nos listes de membres, nos priorités. Nous partageons les appels les plus urgents à faire, soit l’annulation des activités et ébauchons en toute hâte les prochains jours, préparant nos baluchons pour le télétravail! Nous ne le savons que trop bien, c’est le début d’une veille soutenue, et nécessairement téléphonique. Près de 250 personnes seront contactées dans les premiers jours, sans compter toutes les personnes, jeunes et moins jeunes, qui gravitent autour de l’aide aux devoirs. Nous assurerons une veille en gardant la ligne téléphonique ouverte. La pandémie de la COVID-19 n’aura pas raison de la Maison d’Aurore!

Des membres viennent alors spontanément à nous, ainsi que des gens de l’extérieur, des amis des amis, de tous âges, venus offrir de leur temps pour accompagner nos plus vulnérables, qu’ils aient plus de 70 ans ou une santé fragile. Nous décidons donc de constituer des jumelages, duos d’aînés et bénévoles. Et de semaine en semaine les appels se mettent en marche. Puis suivra la mise sur pied d’une assistance aux courses alimentaires, avec avance de fonds, rendue possible grâce à des bénévoles qui se chargeront d’en faire la livraison, sécuritaire.

Pendant que de ces jumelages émergeaient des histoires de complicité et parfois d’amitié, l’équipe offre du soutien et guide les bénévoles dans leur accompagnement, pour prévenir qu’ils ne se fatiguent eux-mêmes. Les intervenantes psychosociales de la Maison d’Aurore prennent le relai lorsque l’aîné.e le requiert. On se saisit des situations complexes, on réfère au besoin vers des ressources spécialisées… Certains aîné.es se sentent assez braves et solides pour poursuivre en solo, tandis que d’autres accueillent, et des mois durant, cet appui avec ferveur. Et pour cause! Il n’aura fallu que quelques semaines pour sentir l’impact que ce confinement allait avoir sur la santé mentale et physique des aîné.es. Parallèlement, des bénévoles nous confient que cette démarche est pour eux une action bénéfique, car l’isolement dans lequel nous plongeons tous est une épreuve pour eux aussi, redoutable. On en parle encore aujourd’hui d’ailleurs! Oui, vous êtes encore nombreux à nous contacter pour partager et dénoncer les effets délétères de ce rude printemps.

Et aujourd’hui? Nous osons un bilan positif de cet épisode singulier et nous adressons mille remerciements aux bénévoles qui ont soutenu, d’une manière ou d’une autre, le réseau des aîné.es de la Maison d’Aurore durant le confinement.

Témoignage d’Arthur et Elisa

« Parler avec Arthur, 90 ans, c’est revenir au temps des voyages en tramway, à l’époque du parc Belmont et des champs d’ Ahuntsic. C’est aussi partager des souvenirs, échanger sur nos cultures respectives et faire croître une complicité enrichissante. Merci à la Maison d’Aurore pour cette belle opportunité! » 

Élisa

« J’ai été très affecté par la pandémie. J’en ai parlé à mon médecin. Mais ça va bien avec Élisa, elle est très gentille! On se voit une fois par semaine, on prend notre marche et on va à son jardin communautaire. Elle a trois enfants! Si je veux venir à votre 5 à 7, on va se parler et elle va venir avec moi. Elle est très gentille! »

Arthur

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