Le cri du cœur … des aînés

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À l’atelier d’À nous le Plateau, auquel j’ai participé, jeunes et moins jeunes, nous avons discuté de ce qui fonctionne ou non pour les aîné(e)s et de ce qu’ils souhaitent.

Parmi les constats positifs, citons entre autres la loi qui empêche l’expulsion des 70 ans et plus de leur logement, les nouveaux espaces verts bien pourvus d’installations, les activités intergénérationnelles, des bonjours et des appels d’amitié quotidiens.

Par contre, la liste de ce qui fonctionne moins bien est un peu plus longue. Il y a l’insécurité financière et l’écart de revenus entre les âges de 60 et 65 ans; d’autres problématiques liées au logement comme les coops mal gérées, le manque de logements locatifs et la flambée du prix des loyers. Côté sécurité urbaine, citons le transport adapté et les abribus insuffisants, le partage difficile de la route avec vélos et autos, le mauvais état des rues et des trottoirs, le manque de CLSC* et de cliniques médicales. Pour de nombreux individus, des conditions perdurent dont les expulsions et le déracinement qui s’ensuit, l’isolement et un accès difficile à l’alimentation.

Nous avons essayé d’identifier les ressources qui seraient nécessaires pour remédier à ces multiples situations. En plus, au-delà de l’argent, devraient intervenir les groupes d’aîné(e)s, le milieu de la recherche, le milieu communautaire, les différents paliers de gouvernements, les CLSC, la STM**, etc.

Puis nous nous sommes posé la question : comment rêvons-nous notre vie?

Nous rêvons d’appartenir à une communauté où nous sommes reconnu(e)s comme citoyen(ne)s à part entière, de marcher sur le trottoir sans nous faire bousculer, de connaître nos voisins et d’être reconnus par eux, d’avoir accès à une nourriture de qualité et abordable à moins de 500 m de la maison, d’avoir des centres locaux de services spécialisés pour les aîné(e)s. Nous désirons que les gens vivant seuls atteignent le seuil de faible revenu.

Nous voulons vivre dans une mixité intergénérationnelle et sociale ET nous voulons que nos voix soient prises en compte à tous les niveaux décisionnels.

Finalement, nous avons trouvé les étapes suivantes pour y arriver :

Avoir des infrastructures adaptées;

Adopter des lois pour protéger les aîné(e)s;

Faire de la prévention pour améliorer la qualité de vie des aîné(e)s (sport, alimentation, santé);

Avoir des représentants à tous les paliers de gouvernements et dans les principaux ministères.

Les aînés sont des êtres humains qui continuent de vivre dans et avec la société des personnes de tout âge, qui apportent leur expérience de vie et qui continuent d’apprendre, qui participent, par leurs activités et l’aide qu’ils et elles donnent aux générations qui les suivent, au bien-être de tous et toutes. Avec ce cri du cœur, ils souhaitent participer au débat.

Le long parcours de chacun et chacune les gratifie d’une plus vaste expérience de la vie, qu’ils se font un plaisir de partager avec leur entourage. S’ils rêvent de plus de reconnaissance, c’est que malgré eux ils réalisent à quel point leurs cheveux gris les confinent aux stigma de l’âgisme. Soudainement on nous parle plus fort, on se penche vers nous, on nous bouscule, on nous oublie. 

Si vous cherchez un espace où prendre action, rencontrer des semblables et prêter main-forte à des projets variés, et pourquoi pas y soumettre les vôtres!… Pensez à faire un tour à la Maison d’Aurore, sa porte vous est ouverte.

*Centre locaux de services communautaires

** Société de transport de Montréal

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