C’est un immense plaisir de se retrouver ensemble, dans ce fameux «présentiel», le 2 mars dernier, au cours duquel 15 personnes ont discuté d’agriculture de proximité. Grâce à Athanasios Mihou, enseignant et coordonnateur de département à l’Institut d’agronomie biologique et enseignant en agriculture urbaine au CEGEP de Victoriaville ainsi que Jamie et Dalia du projet agricole écoresponsable à Hemmingford la Vallée du Tilleul, qui nous ont offert un comptoir de légumes frais l’été dernier à la Maison d’Aurore, nous avons pu entrevoir ce qu’il faut de volonté, de détermination, de curiosité et de créativité pour se lancer, persévérer et réussir en agriculture de proximité.
Le fameux «manger local». À qui le devons-nous? À des entreprises agricoles, souvent petites, qui mettent au point de nouvelles techniques, qui font beaucoup du Bio ou des aliments sains sans label bio, sans pesticides ni insecticides, et qui cherchent à perdurer et à devenir rentables.
Leurs défis : trouver une terre non contaminée, l’acheter ou la louer, se faire financer par des institutions financières peu intéressées ou dont le soutien financier n’est pas adapté (banques, ministères), trouver des débouchés stables, d’où la vente de paniers ou l’abonnement à ces derniers pour fidéliser les acheteurs, vendre dans les marchés locaux, obtenir l’acceptation sociale pour des produits sains mais de forme non standardisée, faire face aux changements climatiques (sécheresse, vents, pluies intenses, variations excessives de températures, etc), trouver des travailleurs.
Ainsi, nous consommateurs-trices, nous bénéficions de produits sains qui ont peu voyagé, que nous donnent les entreprises locales et qui nous mettent à l’abri des perturbations mondiales.
Outre les produits alimentaires sains, quels sont les avantages de l’agriculture de proximité? Quelles en sont les différentes formes? Quels sont les exemples?
Tout d’abord , on parle d’agriculture urbaine (en ville) et péri-urbaine (proche de la ville). Elles valorisent l’économie circulaire, nous permettent plus d’autonomie alimentaire, elles sont des outils d’intervention dans des secteurs qui ressemblent à des déserts alimentaires, elles ont un effet rassembleur entre les milieux sociaux et entre les générations. Les intervenants en agriculture urbaine sensibilisent les gens, leur enseignent à faire de meilleurs choix alimentaires, leur font découvrir les agriculteurs dans leur région et les marchés.
Quelques exemples d’agriculture urbaine :
Jardins dans des CHSLD entretenus par les patients, culture sur les toits de grandes chaînes, jardins personnels.
Cependant, le prix des produits de l’agriculture de proximité, du bio est un défi pour le consommateur, car il est la composante de plusieurs éléments : enjeu foncier (prix des terres agricoles et rareté), permis d’agriculture biologique, cotisation UPA, mise en marché (entrepôt séparé pour le bio), marge supérieure des supermarchés, effet mode bio (certaines personnes sont prêtes à payer pour du bio et les chaînes en profitent).
Alors que faire pour conserver notre agriculture?
Les médias pourraient par exemple donner de l’information positive sur les initiatives des jeunes agriculteurs; les autorités gouvernementales pourraient bloquer l’étalement urbain, protéger les terres agricoles, adapter les réglements et former le personnel administratif à ces nouvelles pratiques. Les données quantifiables, qui mesurent surtout l’aspect financier, pourraient aussi être exprimées en termes d’autres valeurs, comme les valeurs sociétales, écologiques et sanitaires.
Pour clore ce tour d’horizon, je nous encouragerais à promouvoir l’agriculture de proximité, dans notre maison, notre quartier, notre ville, notre province, à promouvoir notre santé en mangeant des produits sains et locaux faits de nos mains et grâce à une nouvelle génération d’agriculteurs de proximité.