Tendances alimentaires : Que mangerons-nous en 2050?

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La consommation excessive de viande n’a pas bonne presse en ces temps de dérèglement climatique et d’épuisement des ressources naturelles. En 2050, il y aura 34% de plus de bouches à nourrir sur la Terre. De plus, avec l’augmentation du niveau de vie dans des pays densément peuplés comme la Chine et l’Inde, la consommation de viande est passée de 25 à 38 kg par personne de 1970 à 2009. On prévoit doubler la production mondiale de viande d’ici 2050.

 

Quand on pense que les animaux d’élevage sont responsables de :

 

  • 18% des gaz à effet de serre

 

  • 9 fois plus de pollution par l’azote que celle produite par l’ensemble des humains!

 

  • Utilisation du tiers des terres arables

 

Avec ces données alarmantes, et si, à l’instar des 2,5 milliards d’individus dans le monde qui mangent des insectes, on se mettait à envisager leur élevage dans un but de nourrir les humains et soulager la planète? Les avantages environnementaux sont nombreux pour l’entomoculture :

 

  • Les élevages d’insectes produisent 99% moins de gaz à effet de serre que la production bovine

 

  • Avec 10 kg de nourriture provenant de déchets de l’industrie agroalimentaire, on produit 9 kg de sauterelles contre 1 kg de bœuf

 

  • L’espace nécessaire pour leur production peut être maximisé dans des « tours à insectes ».

 

  • Les risques sanitaires sont assez limités si on contrôle bien la qualité de leur nourriture (préférablement biologique)

 

Un aliment est accepté et ingéré s’il procure des sensations de plaisir. Donc la consommation d’insectes (l’entomophagie) doit forcément être un plaisir gustatif pour les 2,5 milliards de personnes concernées. Mais comment est-ce possible ?  Le goût et le dégoût  ne sont pas universels !

 

En Colombie, c’est du caviar de fourmis Hormiga culona qui est un must dans les assiettes. En Chine, les insectes sont des sources de médicaments, comme la fourmi Polybrachis vicina roger qui serait  très efficace pour lutter contre les rhumatismes et les problèmes du système immunitaire. En Afrique, ce sont les reines termites qui sont considérées comme booster de fertilité pour les hommes et les femmes qui les mangent. L’image de ces insectes est donc positive et même thérapeutique, pour toutes ces populations : elles peuvent donc les consommer.

 

La « pensée magique »

C’est l’anthropologue britannique Burnett Tylor qui a expliqué ce phénomène en 1871, par la formule de la « pensée magique ». Cette pensée magique est fondée sur 3 principes :

  • Le principe d’incorporation: c’est l’idée que physiquement et symboliquement, on est ce que l’on mange.

 

  • La loi de la similitude: elle signifie que l’image équivaut à l’objet, qu’il soit stérilisé ou en plastique, l’insecte reste l’animal nuisible ou bon qu’il était en étant vivant, selon l’idée que l’on se fait de lui.

 

  • La loi de la contagion: elle se traduit par «une fois en contact, toujours en contact ». Un aliment ayant été vu avec un insecte ne pourra pas être consommé car il sera considéré comme étant contaminé, même si l’insecte a été enlevé.

Appliqué aux Occidentaux à propos des insectes, la pensée magique implique donc que celui qui mangerait ces petites bêtes considérées comme repoussantes se métamorphoserait en être repoussant, nuisible et dégoûtant ! Tout le contraire du Chinois avec les termites, sources de fertilité !

Pas facile de détruire cette représentation occidentale très négative de l’insecte, d’autant plus qu’elle se double de la réticence naturelle des omnivores pour la nouveauté. Surmonter le dégoût des insectes va donc prendre du temps. Mais un élément peut faire accélérer les choses : « Les insectes ne sont pas associés à des tabous religieux, comme le porc pour les Musulmans et les Juifs, ou la vache pour les Indous.

 

Les voyages, les mouvements de population de plus en plus importants, font bouger les choses. On peut effectivement noter le boom des sushis et du poisson cru, celui des goûts aigre-doux venus d’Asie en Occident. Ils n’étaient pas appréciés autant il y a quelques décennies. Il n’est donc plus utopique d’oser affirmer que les insectes seront un jour dans nos assiettes, sous des formes d’abord méconnaissables (en poudre par exemple). Leurs vertus nutritionnelles sont nombreuses et bien reconnues : teneur en protéines très élevée et apport calorique appréciable. Le goût s’éduque et peut changer : c’est une bonne nouvelle ! Un bémol toutefois, les personnes allergiques aux crustacés pourraient être allergiques aux grillons car ils proviennent de la même famille (arthropodes)

 

Au Québec, quelques compagnies (Naak, uKa proteine, et Tarzan nutrition) ont vu le jour au cours des dernières années et proposent essentiellement des barres énergétiques aux sportifs et adeptes du plein air, une clientèle curieuse et ouverte. Seule la compagnie uKa proteine offre en plus de la farine et des grillons rôtis.

 

Source : https://www.consoglobe.com/pourquoi-ils-aiment-les-insectes-cg

 

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