Le 23 octobre dernier, je roulais à vélo en direction de chez François pour retrouver les anciens membres du Comité circulation du Plateau Mont-Royal et quelques élus du Plateau. François m’avait contacté quelques semaines auparavant pour me rappeler que déjà 10 ans se sont écoulés depuis la sortie du PDU citoyen. Le Plan de déplacement urbain citoyen est un document créé par les citoyens qui faisait un portrait des questions de mobilité dans le quartier et proposait des pistes d’actions concrètes pour améliorer la qualité de vie. Une série de rencontres de consultation citoyenne avait précédé la rédaction du document qui se voulait une façon de faire pression sur l’administration de l’époque, qui s’était engagée deux ans plus tôt à réaliser un Plan de déplacement urbain afin de s’attaquer à la « priorité des priorités »: la problématique de la circulation tant décriée par les citoyens du quartier. Le Comité circulation du Plateau Mont-Royal est né en avril 2005 à la suite d’une réunion convoquée pour permettre la rencontre de huit comités de citoyens qui militaient chacun sur leur rue et de manière isolée pour la mise en place de mesures d’apaisement de la circulation. Cette initiative faisait suite à la démarche des Colombo du Plateau menée par la Maison d’Aurore qui invitait les résidents à photographier ce qu’ils souhaitaient améliorer dans le quartier. C’est suite à cette démarche que les problèmes de circulation avaient été priorisés parmi d’autres, tels que la propreté des rues et des ruelles (rappelons-nous les amoncellements de petits sacs blancs…). Le Comité s’était fait connaître par ses deux campagnes d’affichage « MAXIMUM 30, Notre rue : un milieu de vie » (janvier 2006 et janvier 2007). En roulant vers chez François, j’ai utilisé la nouvelle piste cyclable de l’avenue Parc Lafontaine aménagée à même la chaussée, j’ai emprunté en me sentant en sécurité la bretelle qui mène à la rue de La Roche qui hier encore, comptait trois voies de circulation. Sur Brébeuf, j’ai fait un arrêt au coin de Marie-Anne où les automobilistes doivent maintenant aussi faire un arrêt. Sur Gilford, j’ai observé plusieurs saillies verdies aux intersections. À l’intersection de la rue Gilford et Lanaudière, j’ai traversé l’impasse qui empêche la circulation de transit mais permet la traversée des cyclistes et piétons. La seule pensée que j’avais en tête c’était : « On en a fait du chemin depuis le temps ». Chez François, j’ai retrouvé plus de vingt personnes qui ont contribué chacun à leur façon au changement : des citoyens qui militent encore pour l’amélioration de leur quartier, des élus qui ont marché et avancé malgré les vents contraires, du personnel politique qui a travaillé dans l’ombre, des professionnels de la Ville de Montréal qui ont fait progresser les pratiques de l’intérieur. En bref, un beau groupe de personnes qui sont convaincues que l’être humain doit être au centre des décisions pour créer des milieux de vie de qualité. Au cours de la soirée, j’ai pris la parole pour rappeler l’historique du comité. J’ai rappelé que lorsqu’on revendiquait il y a 10 ans on passait pour des idéalistes. On se faisait dire : « On n’est pas en Europe! ». La question de la ville à l’échelle humaine et des déplacements actifs est maintenant au cœur d’un tas de démarches partout au Québec. Deux jours avant notre rencontre, j’ai participé à une rencontre avec des acteurs d’un secteur de Laval qui travaille un plan de communauté pour créer un quartier à pied et à vélo. Une des intervenante m’a dit : « Tu sais, Laval, ce n’est pas Montréal ». Ça me fait donc dire que ce qui paraissait utopique il y a quelques années est maintenant la référence pour des milieux qui débutent un processus de changement. On continue d’en faire du chemin… Je vous invite à consulter le PDU citoyen qu’il est toujours possible de télécharger en ligne à https://sites.google.com/site/pducitoyen/ et à visiter le blogue de l’époque du comité http://circulation.canalblog.com/
Les dix ans du Plan de déplacement urbain ! Ça se fête !
17 décembre 2018 | 0 Commentaires