Inégaux les Quartiers Verts?

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C’était au printemps 2008, le Centre d’Écologie Urbaine de Montréal, en collaboration avec la Maison d’Aurore, lançait son projet « Quartier vert actif et en santé » dans le Plateau-Est. Vision et enthousiasme étaient au rendez-vous. Des années de mobilisation autour de l’apaisement de la circulation et de la création d’un milieu de vie plus vert portaient enfin fruit.

En 2013, la ville-centre a reconnu huit Quartiers verts à Montréal, dont celui du Plateau-Mont-Royal, sans toutefois y accorder le financement qui aurait dû en découler. L’ensemble des projets auraient du recevoir une enveloppe de 10 millions de dollars au cours des trois années suivantes. On nous promettait : « La fin de la planification et le début de la mise en œuvre » (Réal Ménard). Toutefois, nous sommes toujours en attente de cet investissement qui ne fut accordé entièrement qu’à un seul Quartier Vert : Hochelaga-Maisonneuve. « Après des efforts de longue haleine fournis par les citoyens, les organismes locaux et les arrondissements, qui portent ses initiatives depuis plusieurs années, l’annonce avait suscité l’enthousiasme. À ce jour, les interventions promises n’ont pas été initiées. L’iniquité dans le financement des Quartiers Verts vient ajouter à la déception des communautés. » affirme le Centre d’Écologie Urbaine de Montréal dans son communiqué.

Apprenant que le Quartier Vert Plateau-Mont-Royal ne recevrait aucun financement et refusant de voir l’attente comme un frein, plusieurs aménagements urbains, favorisant le transport actif, ont tout de même été réalisés: saillies de trottoirs, bandes cyclables ou changements dans la signalisation par exemple. Les inversions de sens de Fabre et Marquette avaient pour objectif la diminution de la circulation sur des rues qui servaient de passe-droit au transit de la rue Papineau. De plus, bien que des projets de pistes cyclables soient toujours en réflexion, la réappropriation de plusieurs rues résidentielles par la ville-centre complique le processus. « La lourde bureaucratie de la ville et le manque de ressources techniques risquent de ralentir les différents changements nécessaires à la sécurité des citoyens. » affirme Marianne Giguère, conseillère d’arrondissement du district De Lorimier.

Si plusieurs aménagements ont été réalisés, les citoyens du Plateau-Est attendent toujours certains changements et si la mobilisation citoyenne s’est essoufflée au cours des dernières années, peut-être est-il temps de se remobiliser. L’abandon du financement du Quartier Vert Plateau-Est et la réappropriation de dizaines de rues par la ville-centre, doit nous questionner sur les intentions réelles derrière ces décisions. Les interventions et les questions posées par les citoyens du secteur au Conseil de Ville démontrent aux décideurs que de réelles préoccupations persistent en ce qui concerne la sécurité de nos rues. Des années de mobilisation dans le Plateau-Est ont d’abord débouché sur de réelles actions politiques. Seront-elles freinées à l’avenir? Aux citoyens de prendre les choses en main.

 

 

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